
Eglise Notre Dame, Annonay
Historique
Située dans le quartier ancien, place des Forges, cette église en forme de croix latine est un véritable joyau architectural construit au début du XXème siècle,.
Nous devons son style néo-romano-byzantin aux architectes Joannis Rey, Georges Allingry (valentinois) et Théodore Joly (annonéen). C’est ce mélange de références architecturales qui lui confère une apparence imposante et originale :
"De grands volumes, des arcs en plein cintre et des coupoles caractéristiques de l’architecture byzantine, tandis que les matériaux utilisés et certains détails architecturaux rappellent l'art roman."
La construction a débuté en 1904 pour remplacer la Collégiale, démolie en 1913 qui se trouvait place de la Liberté.
La croix sommitale du clocher est posée le 30 Août 1907.
Le budget étant dépassé, le chantier s’arrête et un procès s’engage entre la ville et les architectes.
Une deuxième tranche de travaux débute en 1912 sous la direction de Théodore Joly, architecte annonéen.
La remise au culte a lieu le 28 juillet de cette même année, et le 8 septembre c’est la bénédiction des cloches et du grand orgue.
Les travaux intérieurs se poursuivent avec la pose des premiers vitraux en 1925, la construction de la chaire en 1931, pose des vitraux de la nef en 1932.
Entre 1935 et 1944, ce sera la décoration de l’église avec des peintures marouflées ;
Le 24 Juin 1954, l’église est consacrée.
Le choeur a été totalement modifié pour suivre les dispositions du concile Vatican II qui a débuté le 11 Octobre 1962 pour s’achever le 8 Décembre 1965.
En 2001-2002 une restauration des structures de l’édifice et de la façade principale est effectuée.
Du 8 au 16 Septembre des festivités sont organisées pour le centenaire de l’église.
L'intérieur de l'église est tout aussi impressionnant. La lumière pénètre abondamment par les grandes fenêtres, créant une atmosphère lumineuse et chaleureuse.
Les vitraux
Dans la nef, les grandes verrières sont dues au grenoblois Bessac et représent « les dévotions mariales » et « les trois grands pèlerinages mariaux suivis par les annonéens ».
Dans le bras du transept, les vitraux du verrier lyonnais Campagne célèbrent Marie, en différents tableaux :
Les rosaces : « Marie entourée des prophètes nous porte tous dans son coeur », et « Marie entourée de deux anges implore et intercède pour nous » sont entourées de 12 fenêtres qui représentent Marie à travers les litanies de Sainte Vierge.
Les verrières des petites fenêtres représentent sa vie et les grandes fêtes mariales.
Les vitraux des bas-côtés, aussi de Campagne, rappellent « la vie du Christ »
De ce même artiste, on trouve aussi 6 portraits en pied des saints, notamment Sainte Claire et Saint François d’Assises
Les statues
Une très belle et impressionnante Vierge à l’enfant datant du début du XIXè siècle, que certains appellent « Notre-Dame d’Annonay »
Les 4 Evangélistes datent du 1er quart du XIXè siècle
Saint Pierre, Saint Paul, et 2 anges adorateurs sont de 1830 - 1840
Jésus recevant le baptême des mains de Jean-Baptiste (groupe sculpté des fonts baptismaux)
"Les éléments cités ci-dessus proviennent de la collégiale (ancienne église qui se trouvait place de la Liberté)."
Puis nous avons les statues de « Notre-Dame de Lourdes » et « Notre-Dame de La Salette » qui encadrent le portail principal.
Dans l’édifice on trouve d’autres statues, notamment « Sainte Jeanne d’Arc » oeuvre des statuaires Estour et Cazes, « Saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars », « Saint Jean-François Régis », « Saint Joseph » dans la chapelle du travail aménagée milieu XXè siècle et « La Mère et l’Enfant » dans la chapelle d’hiver, fin XXè siècle.
Les bas-reliefs
La face principale de l’autel représente « l’Assomption de Marie », que l’on doit à Baussan &Bouvas de Bourg-Saint-Andéol ; les faces latérales « Saint Pierre » et Saint Paul ».
Les piliers qui soutiennent la tour-lanterne sont ornés de hauts-reliefs représentant « les douze apôtres ».
Les peintures murales
Tous les murs sont ornés de peintures célébrant Marie, oeuvres signées de différents artistes.
Luquet de Saint-Germain
dans la chapelle de la Sainte-Vierge :
« les origines d’Annonay et l’ancienneté de la dévotion envers Marie »
Barbier et Rolland,
dans le choeur :
« La Dormition entourée des apôtres »,
« L’Assomption »,
« Le couronnement de Vierge comme Reine du Ciel et de la Terre »
Dans l’abside :
« les mystères de l’Eucharistie »
Dans la chapelle Saint-Joseph (dite chapelle du Travail) :
Des ouvriers représentant les industries annonéennes du XXè siècle, sur un fond évoquant la Deûme et la Cance
Dejean et Bazin
Dans la nef :
« La royauté mariale proclamée dans les Litanies de la Sainte Vierge »
Dans le baptistère :
« Les rives du Jourdain »
Dans la tour lanterne :
« La venue de l’Esprit Saint »
Sur l’autel de Sainte-Anne :
« Anne, épouse, mère et grand-mère »
Les tableaux
Ils sont nombreux, comprenant le Chemin de Croix, des portraits de saints et 4 toiles majeures.
Chemin de Croix : il date du début ou milieu du XIXè siècle. Les 14 stations sont des huiles sur toile évoquent « La passion du Christ ».
« L’Adoration des bergers », peut-être de François Guy (4ème quart du XVIIè siècle)
« La Multiplication de pains » (auteur inconnu, période incertaine)
« Procession de la Fête Dieu ou du Saint-Sacrement » (auteur inconnu, période incertaine peut-être seconde moitié du XVIIè siècle)
« La Sainte Cène » qui provient du couvent des célestion de Colombier-le-Cardinal
Devant l’autel majeur on voit une belle mosaïque représentant le nom de Marie et que l’on doit au stéphanois Moïse Lénardon.
Les orgues
Il y a deux orgues dans cette église.
Le grand-orgue, en tribune, est l’oeuvre d’Aristide Cavaillé-Coll (1811-1899). Cet instrument, avait été exposé à l’exposition universelle de Paris en 1878 puis transféré à la collégiale en 1880.
Lors de son transfert en 1912 à son emplacement actuel, son buffet a été refait à neuf en cyprès d’Amérique pour être en harmonie avec le style de l’église. On lui a aussi ajouté les grands jeux de 16 pieds.
Depuis la maison Michel Merklin & Khun est intervenue en 1932 et 1963, puis l’organiste Michel Jouve, facteur d’orgue jurassien, en 1976.
Sa console, indépendante et retournée face à la nef est composée de 2 claviers manuels (grand-orgue : 8 jeux, récit expressif : 9 jeux) et un pédalier.
L’orgue de choeur a été construit pour la collégiale en 1848 par la maison Ducroquet, facteur d’orgue parisien. En 1976, Michel Jouve travaille sur cet instrument. La console dite en fenêtre n’a qu’un seul clavier manuel et un pédalier.
"Les parties instrumentales de ces 2 orgues ont été classées au titre d’objets le 24 Novembre 1980 par le Ministère de la Culture"
Les cloches
Le clocher de Notre-Dame est doté de 5 cloches qui ont été bénies le 8 Septembre 1912, chacune d’elle porte un nom.
Régis, diamètre de 1.52 m pèse 2 158 kg. Ses effigies : Le Christ, La Vierge, Saint Régis, Saint Pie , Saint Louis, et les armes de Monseigneur Bonnet
Marie-Cécile, diamètre de 1.10 m pour 800 kg. Ses effigies :Le Christ, La Vierge, Sainte Cécile et les armes de la ville d’Annonay
Sophie, diamètre de 0.98 m pour 600 Kg. Ses effigies : Le Christ, le Sacré-Coeur, Sainte Sophie et les armes du Pape
Augustine, diamètre de 0.88 m pour 420 Kg. Ses effigies : Le Christ, la Foi, l’Espérance, La Charité, Saint Augustin et les armes de Monseigneur Bonnet
Marie, diamètre de 0.73 m pour 230 Kg. Ses effigies : Le Christ, la Sainte Vierge, Saint Michel et Sainte Jeanne d’Arc.
Joëlle Teyssier
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