Les Cordeliers d'Annonay, histoire d'un couvent
- R.P.H.V
- 5 oct. 2024
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Dernière mise à jour : 6 avr.
Cordeliers est le surnom donné aux Frères mineurs de l’Observance ou aux Frères mineurs conventuels établis en France. Le nom de ces moines leur aurait été attribué principalement en raison de la corde qui ceint leur robe.
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Le couvent des Cordeliers d’Annonay aurait été fondé en 1223, le premier de cet ordre en France note l’abbé Jean-François Filhol qui, reprenant les propos de l’abbé Lyonnet, ajoute avec fierté : « Dans l’ordre des Cordeliers, Annonay était pour la France ce que Assise était pour l’Italie ; St. Bonaventure, 3e supérieur des Cordeliers vint le visiter. »
À cette époque d’ailleurs, les religieux étaient appelés « frères mineurs » et le pont Valgelas lui-même apparaît souvent sous le nom de « pont des Frères Mineurs ».
En 1336, note Jean-Antoine Poncer, « ce couvent possédait une école de théologie. En 1338, il était devenu très célèbre, tant pour la grande et exacte observance régulière que pour le nombre de religieux ; comme aussi il était remarquable par sa belle construction. »
Au 14e siècle, le couvent compta jusqu’à 80 religieux.
I- Les guerres de religion
Les bâtiments des Cordeliers n’échappèrent pas à la tourmente des guerres de religion. Les historiens locaux nous rapportent ces épisodes douloureux que connut la ville.
En 1562 eut lieu le premier pillage d’Annonay.
Lors du second siège, en 1563, « tout le bourg de Deome et de Reclusiere fut bruslé... », note Achille Gamon dans ses mémoires. En 1568, écrit-il plus loin, « … toutes lesdictes compagnies arriverent, faisant nombre de six ou sept cens hommes, conduict par les seigneurs sus-nommez [les troupes protestantes de Saint-Romain] et certains autres gentilshommes du Dauphiné. Ils y séjournerent environ huict jours durant lesquels les esglises et bastimens des Cordeliers et de Ste-Claire furent bruslez, la grande eglise abattue avec partie du prieuré et toutes les cloches de la ville rompues (…). »
En 1574 encore, les monasteres des Cordeliers et de Ste-Claire, et commanderie de St-Georges, ce qui en demeuroit de reste, despuis les aultres troubles, fut encore de plus fort desmoly, et lors fut mis par terre le clocher des Cordeliers et le chœur de la grande eglise en la place vieille [place de la Liberté] (…). »
Dans ces mêmes temps, le couvent eut encore à souffrir des inondations dévastatrices de la Deûme qui ont jalonné l’histoire de notre ville, avant que la rivière ne fut, en partie du moins, canalisée par l’homme.
En 1567, note le même Achille Gamon, « … la riviere de Deome fut demie toise plus haute qu’elle n’avoit esté autres fois, passa par dessus le pont et trouvant la porte de la ville fermée, rompit la barre du dernier et l’enfonça de sa roideur, entrant dans la ville plus de grande quantité d’arbres et aultres bois (…), de maniere que l’eau (…) se rependant par la plaine du Bourg inonda, tous les bastimens des Cordeliers de la hauteur de quatre pieds et plus, tomba presque toute la muraille des jardins (…). »
II- Les 17e et 18e siècles
1600 - Au sortir des guerres de Religion deux ou trois frères qui avaient survécu à la destruction de leur couvent se réunirent, « à l’effet de reconstituer leur communauté. Ils commencèrent par louer une maison (…), et s’occupèrent, aidés de la générosité des habitants de la ville, à rebâtir leur ancien monastère. » (Abbé Jean-François Filhol).
À ce moment, la nouvelle église fut déplacée, au nord est de l’endroit qu’occupait l’ancienne. À l’emplacement de cette dernière, les religieux plantèrent des ormeaux.
Un second appel à la charité publique permit le réaménagement des chapelles latérales, chapelles de Saint-François, Saint-Louis, Saint-Bonaventure, de la Vierge de Bethléem, de Saint-Antoine de Padoue.
Il existait dans l’ancienne église d’autres chapelles dédiées au Saint Sépulcre, au Saint-Esprit, à Saint-Sébastien, Sainte-Marguerite ou bien encore Saint-Jean-Baptiste.
À cette époque, la place des Cordeliers n’existait pas. C’était autrefois en effet le jardin du couvent, lequel était clos de murs. Il n’y avait alors qu’un passage le long de la Deûme.
En 1624 se dessinait l’amorce de la future place.
1644 - Cette année fut marquée à Annonay par la mort d’André de Sauzéa. Docteur en théologie, ami de Saint-François de Sales, il fut évêque de Bethléem et principal du Collège d’Autun à Paris. Il légua une partie de sa fortune pour la fondation d’un collège à Annonay, dans le couvent des Cordeliers.
Celui-ci fut ouvert en 1656 et sa direction confiée aux Cordeliers.
Le 19 avril 1714, le couvent faillit périr par l’incendie. L’arrivée rapide des secours permit heureusement de préserver l’église et le clocher, ainsi que le corps de logis qui faisait face à l’Orient. Le couvent ne tarda pas à se relever de ses ruines.
La ville contribua aux réparations pour la somme de 500 livres et l’assiette du Vivarais participa à hauteur de 2.000 livres.
En 1791, les derniers religieux étaient expulsés.
Entre temps, le 4 juin 1783, eut lieu sur la place des Cordeliers la première expérience officielle de l’envol d’une montgolfière. Le nom de Montgolfier fut alors donnée à la place. Elle avait été primitivement place des Cent Frères.
Pour commémorer l’événement on érigea un obélisque, communément appelé « pyramide ». Celui-ci fut transféré en 1896 au carrefour de l’avenue Marc Seguin et du boulevard de la République, à son emplacement actuel.
III- À l’heure de la Révolution
À l’aube de la Révolution, les religieux n’étaient plus qu’une dizaine qui, refusant de prêter le serment civique, furent contraints de quitter la ville. « On aima mieux manquer d’enseignement même que d’avoir des religieux et des professeurs inassermentés (…). On cessa dès ce moment d’étudier le latin à Annonay, ce qui dura près de 5 ans. La municipalité, qui sentait l’avantage de cette maison pour un collège l’acheta 15.700 fr. le 11 juillet [1791] en assignats. L’enclos l’avait été précédemment par un protestant, le sieur MOURETON et leur domaine par différents particuliers. » (Abbé Léorat-Picansel)
La chapelle servit alors successivement de salle de bal, en 1792 et d’atelier de fabrication du salpêtre, en 1794.
Le rapport estimatif des Cordeliers en date du 24 novembre 1790 nous donne une courte description du couvent à cette date : « ledit couvent est composé de plusieurs membres, le premier qui prend vue sur le jardin, à l’entrée duquel sont les classes du collège et est midy une tour ou sont les archives, le mur de face dudit batiment etant en mauvais etat, lescardé en plusieurs endroits et n’aiant pas son aplomb ordinaire contenant cent quarante six toises dix pieds carrés, toise royalle ; le second membre dudit couvent prenant vue sur la cour ou sont plantes des tilleuls est composé du clivage cave et trois chambres au-dessus outre celle de la bibliothèque qui a été chargée a cause du mauvais etat du mur de face de la ditte cour quitté son aplomp dans une partie, la voute etant lescardée et aiant quitté les murs en certains endroits, cette reparation est urgente.
Cette aile du batiment contient quatre vingt cinq toises carrées et vingt cinq toises chape ou cour du bucher, la cour des tilleuls fermée par les batiments sauf du matin contient une quarte deux coupes ; le jardin et terrasses ou sont deux pavillons contient trois quartes deux coupes et demi, la cour d’entrée contient quatre coupes un tiers a laquelle est joint la grande ecurie, voute, grange au-dessus et deux chambres aux deux extremités, prenant vue l’une sur la place, l’autre sur le clos contiennent soixante une toises carrées a la meme mesure.
L’eglise, la sacristie et les chapelles dudit couvent y compris le clocher contiennent le tout cent soixante dix neuf toises carrées outre deux coupes de curtillage et cimetiere en bise de laditte eglise et se confronte le tout joint du matin la terre sus confrontée, du midy et encore matin laditte terre et le chemin du Savel a la Croix de Losme Roche en partie entre deux du soir le jardin du Sr Escomel […] sous laditte place des Cordeliers et encore de bise le jardin du prieuré de cette ville et celui de la commanderie de St George... »
assurer le recrutement du clergé.
Il établit Le tout n’était alors estimé qu’à 11.604 livres, du fait de « son mauvais etat et des reparations urgentes » à réaliser.
Cependant, d’autres biens étaient à l’actif des Cordeliers, tels que terre, vigne, curtillage. Au final l’estimation total du couvent s’élevait à 22.824 livres.
IV- La naissance d’un collège
À l’aube du 19e siècle, Monseigneur d’Aviau du Boys-de-Sansay, successivement archevêque de Vienne (1790-1801) et de Bordeaux (1802-1826), réalisait enfin le dessein qui lui tenait à cœur, la création d’un établissement d’instruction secondaire, absolument indispensable pour provisoirement son école à Saint-Symphorien-de-Mahun, village qui comptait à cette époque quelque sept cents âmes. Ouvert le 1er novembre 1800, l’établissement prospéra et grandit en peu de temps. En 1800, le nombre d’élèves s’élevait à une cinquantaine, ils étaient plus de 140 en 1801.
Et, « la troisième année, l’affluence devint telle qu’on ne put satisfaire à toutes les demandes des familles chrétiennes qui sollicitaient des places pour leurs enfants ; si bien que l’on jugea convenable au mois de novembre suivant de transporter le pensionnat à Annonay, dans l’ancien cloître des Cordeliers, l’une des premières fondations de Saint-François d’Assise en France... » (Abbé Lyonnet).
Tels furent les premiers pas du collège d’Annonay, dirigé par des pères basiliens,
« … dont la réputation alla toujours croissant dans nos contrées. Dès le principe, il fut ouvert, sans aucune distinction, à tous les jeunes qui aspiraient de recevoir une éducation chrétienne ; qu’ils se destinassent à l’état ecclésiastique, ou qu’ils se disposassent à embrasser une profession séculière, on n’y prenait pas garde ; tout ce qu’on leur demandait, c’était la soumission à un règlement sage et précis (…). On y enseignait outre les langues mortes et vivantes, la rhétorique, la philosophie, les mathématiques, la chimie, et même les arts d’agrément pour les élèves qui voulaient entrer dans le monde. Il y avait évidemment ceux qui (…) se préparaient plus ou moins prochainement à ce sublime ministère... » (Abbé Lyonnet)
Les locaux durent être aménagés pour recevoir des pensionnaires (l’ancien collège n’en admettait pas) et il fallut acquérir un modeste mobilier.
Dans son rapport en date du 23 Messidor An XI (12 juillet 1803), le sous-préfet de Tournon, Pierre Joseph Marie Baude, écrivait :
« Cette école secondaire est placée dans l’ancien couvent des Cordeliers (…). Ce local ne laisse rien à désirer sous le rapport de la salubrité. Un beau jardin, une vaste cour ombragée, un terrain servant à la culture des gros légumes sont attenants ; les uns et les autres sont séparément entourés de murs.
Les élèves pensionnaires couchent dans cinq salles contiguës ; chaque élève a son lit ; les lits sont suffisamment espacés. Ces salles sont vastes, bien aérées et très proprement tenues (…).
La nef de l’ancienne église des Cordeliers sert de salle d’étude qui est commune à toutes les classes. Ce local est vaste et commode pour la nouvelle destination qui lui a été donnée. Les classes sont placées latéralement dans les chapelles attenantes à la nef. (…) les élèves y prennent leurs récréations dans les temps froids ou pluvieux. »
Les archives des pères basiliens nous éclairent sur les transformations que connut alors le couvent. En voici quelques extraits :
« Il fallut donc faire de grandes réparations, mais, on dut se borner au plus essentielles. L’ancienne église étant très vaste, le sanctuaire se trouva suffisant pour former la nouvelle, que l’on sépara de la nef, dont on fit une salle de récréation. On forma, au moyen de la sacristie un petit oratoire où l’on se réunissait pour vaquer à certains exercices de piété, et on prit, pour en tenir lieu, un cabinet qui lui était contigu. Le chœur des religieux, qui était de plain pied avec le premier étage de la maison, et qui avait vue dans l’église, par une grande ouverture, fut converti en salle d’étude. On transforma en classes quelques chapelles latérales, auxquelles on ajouta les anciennes classes des Cordeliers, situées dans un corridor du rez-de-chaussée. Avec les cellules qui se trouvaient dans la partie nord-est du couvent, et dont on abattit les séparations, on forma, en y joignant la largeur du corridor, quatre grandes pièces qui devinrent autant de dortoirs. »
Plus loin, on peut encore lire : « En 1809, l’ancienne église des Cordeliers fut de nouveau divisée en trois parties : celle qui se trouvait la plus rapprochée de la place et qui mesurait 40 pieds de longueurs sur 36 de largeur, devint l’église du collège, la partie intermédiaire, longue de 23 pieds et large de 36 forma une salle de récréation avec un dortoir au-dessus ; enfin la salle d’étude occupa l’emplacement de l’ancien sanctuaire. Les frais qu’occasionnèrent ces réparations s’élevèrent à la somme de dix mille francs, dont la commune se chargea de payer la moitié. La nouvelle chapelle put être livrée au public, vers la fin de juillet de la même année.
En 1817, la chapelle du collège reçut certains embellissements qui la firent enfin sortir de l’infériorité où elle s’était trouvée jusque là, vis à vis des autres églises de la ville. Un autel en bois, surmonté d’un tableau, représentant St. Paulin, qu’avaient prêté les religieuses de Ste. Ursule, formaient à peu près toute sa décoration. On acquit d’un négociant de la ville, le retable de l’église de Ste. Claire, dont on fit rafraîchir les dorures ; on acheta à Lyon, deux statues en bois doré, dont l’une représentait St. Joseph et l’autre St. Stanislas de Kostka, et on les plaça dans les niches autrefois occupées par celles de St. François d’Assise et de Ste. Claire, qui avaient été brûlées pendant la Révolution ; un tableau dont le sujet était Notre-Seigneur bénissant les enfants… fut substitué dans le centre du retable, à un autre qui figurait Jésus-Christ crucifié, lequel avait aussi péri par le feu ; au-dessous fut dressé un autel en marbre (…). Les murailles furent peintes à la fresque, et neuf tableaux furent encadrés dans autant de panneaux, dont se composait le lambris. La chapelle de la Ste. Vierge fut ornée d’un tableau représentant l’assomption et entourée d’une nouvelle boiserie. »
Ce retable et les statues qui l’accompagnent se trouvent aujourd’hui conservé dans la chapelle de l’ancien couvent de Sainte-Marie.
« Dix ans plus tard, on commença des réparations d’une importance majeure, qui devaient procurer au collège d’Annonay un confort dont il avait su se passer jusqu’à cette époque, mais, qui eurent pour résultat de mettre, sous ce rapport, ce précieux établissement un peu plus au niveau des institutions du même genre qui s’élevaient alors en beaucoup d’endroits. »
Et, en 1836 l’on agrandit l’église du collège, en l’avançant sur la place, et la mettant en alignement avec les maisons voisines.
La vie du collège se poursuit, bien que les relations entre les pères et l’administration ne furent pas toujours des plus « amicales ».
Par son arrêté du premier jour complémentaire de l’an XIII (18 septembre 1805), le préfet préconisait la naissance d’une « école communale secondaire ». Cet arrêté provoqua le décret ministériel du 4 avril 1806, par lequel le collège devait devenir école secondaire communale.
Mais, le décret du mois d’avril 1806 n’eut pas son exécution, la ville n’ayant pas les moyens de remplir les conditions prescrites par les arrêtés des 30 frimaire an XI (21 décembre 1802) et 19 vendémiaire an XII (12 octobre 1803).
Un décret de l’empereur du 5 mai 1806 autorisait les communes à fournir aux protestants un lieu de culte. À cette époque, toutes les chapelles de ville étaient occupées : la chapelle de Sainte-Marie louée pour les exercices du culte du pensionnat de jeunes demoiselles ; l’église des Cordeliers, louée au collège ; l’église dite de l’Aumône louée à une confrérie de pénitents.
Le dossier traîna en longueur, avant que n’interviennent Boissy d’Anglas.
En 1807 le maire d’Annonay, Jean-Marie Desfrançois de Lolme, proposait aux protestants d’occuper partie de l’église des Cordeliers. Le pasteur Chaponnière écrivit au sénateur Boissy d’Anglas, le 6 juin 1807, se plaignant du peu de surface que leur octroyait Mr Delolme, qui divisait l’église des Cordeliers en 3 parties.
Le sous-préfet, Pierre Joseph Marie Baude, dans son rapport au préfet, écrivait :
« J’ai pensé que la partie de la nef des ci-devant Cordeliers que le conseil municipal proposait de concéder n’était point suffisamment spatieuse et ressemblait plutôt à un vaste appartement qu’à un temple qui doit avoir même intérieurement la forme qui lui est propre... »
Cependant, la ville entendant bien garder son collège, accorda donc au culte protestant l’ancienne chapelle de l’hôpital de l’Aumône, située dans la Grande Rue (actuelle rue Franki Kramer).
En 1865, les pères Basiliens, trop à l’étroit dans l’ancien couvent des Cordeliers gagnaient la colline de Saint-Denis pour s’installer dans des bâtiments initialement fondés par les dames du Sacré-Cœur.
La place fut aménagée spacieusement dès la fin du 18e siècle. La ville avait, pour l’agrandir, acquis un petit jardin appartenant au prieuré de Notre-Dame (aujourd’hui la terrasse et la chaussée devant le café du Midi).
« En 1803, on démolit les écuries et la grange dépendant de l’ancien monastère (côté rond-point) ; en 1808 on embellit la perspective du monument Montgolfier en plantant une allée d’arbres ; trois ans plus tard se créa la voie nouvelle appelée rue Montgolfier… (la courbe de cette rue fut tracée dans les anciens jardins du couvent. » (François Chomel)
V- De la seconde moitié du 19e siècle et jusqu’à aujourd’hui
En 1871, l’on eut besoin des salles de l’ancien collège pour héberger provisoirement les services municipaux chassés de l’hôtel de ville par l’incendie qui le ravagea. Depuis 1859, la chapelle avait été à nouveau ouverte au culte pendant quelques temps, en attendant la fin de la construction de l’église de Saint-François, en 1866. Puis, elle fut abandonnée.
À la fin du 19e siècle, la ville trouva pour cet ancien couvent une double destination : on y installa le groupe scolaire des Cordeliers, et la chapelle fut transformée en théâtre municipal.
Le théâtre :
Avant que ne fut construit un théâtre, on donnait dans cette vieille église désaffectée, communément appelée « salle des concerts », des pièces de théâtre, des opéras ou opérettes et des concerts vocaux et instrumentaux.
Le 27 mai 1883, le conseil municipal présidé par son maire, M. François Kramer, décidait la transformation de la salle des concerts en théâtre, lequel fut inauguré le 24 juillet 1887.
En 1970, un incendie mortel survenu dans une discothèque à Saint-Laurent-du-Pont, le « 5/7 », incita les pouvoirs publics à prendre des mesures concernant la sécurité dans les bâtiments recevant du public. Le théâtre d’Annonay dut alors fermer et ce, pendant dix ans.
Malgré des modifications sensibles, le nouveau théâtre conserve toujours son caractère de théâtre à l’italienne, celui qui lui avait été donné à la fin du 19e siècle.
Il a été inauguré le 28 mai 1981, avec les Compagnons de la Chanson.
Le groupe scolaire :
Dans la séance du conseil municipal du 27 juin 1891, M. François Kramer, maire, exposait avoir « soumis à l’étude des deux commissions des travaux publics et des finances les plans et projets de la nouvelle école des filles à construire... ».
Le groupe devait comprendre : une école primaire supérieure de filles de deux années ; une école élémentaire de filles de six classes ; une école maternelle de trois classes.
Le projet ne fut pourtant approuvé par la Chambre et le Sénat qu’en 1893
Le groupe scolaire était définitivement achevé en 1896, date à laquelle fut rédigé le rapport du règlement définitif.
Emmanuelle Faure
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Img001 - Annonay au 19e siècle - Extrait d’un plan - Archives départementales de l’Ardèche
Img002 - La place Montgolfier vue par Imbard, 19e siècle
Img003 - Vue sur la place des Cordeliers et la chapelle du couvent - On aperçoit également la
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Img001 - Annonay au 19e siècle - Extrait d’un plan - Archives départementales de l’Ardèche
Img002 - La place Montgolfier vue par Imbard, 19e siècle
Img003 - Vue sur la place des Cordeliers et la chapelle du couvent - On aperçoit également la pyramide Montgolfier - Fin 19e siècle
Img004 - Rapport estimatif du 24 novembre 1790 - Archives départementales de l’Ardèche, 2 O 62
Img005 - Monseigneur d’Aviau du Bois-de-Sansay
Img006 - Chapelle du couvent des Cordeliers - Fin 19e siècle
Img007 - La place des Cordeliers en 1882
Img008 - Le théâtre, vers 1910
Img009 - Le théâtre – Photo Studio 2001 - Vers 1985
Img010 - Le Théâtre avant sa fermeture - Mai 1971
Img011 - Projet d’un groupe scolaire - Élévation sur le boulevard - Plans dressés par A. Peysson, le 1er juin 1891 - Archives départementales de l’Ardèche, 2 O 57
Img012 - Groupe scolaire des Cordeliers, vers 1910
Img013 - Groupe scolaire des Cordeliers, vers 1910

































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