
Musée de Désaignes
Ce charmant village médiéval abrite un petit musée dans son château du XIVème siècle avec dans la tour ronde un très bel escalier à vis de 72 marches qui mène aux salles d'expositions sur 3 thèmes qui retracent l’histoire de Désaignes, de ses habitants et de son patrimoine, les pièces où vivaient le seigneur et sa famille, les imposantes cheminées, la petite chapelle et de nombreuses traces du passé médiéval.
En plus du musée, de l'autre côté de la rue, on trouve la forge et l'atelier reconstitué du sabotier.
1er étage
La salle de vie rurale est l’ancienne « salle du plaid » ou « salle de justice ». Aux XVIIè et XVIIIè siècles, les procès étaient nombreux, tant pour la noblesses que pour les roturiers. Les Comtes de Tournon en ont eu 8 à la fois !
Le Seigneur rendait la la Haute, Moyenne et Basse justice.
On découvre dans cette salle toute l’ingéniosité du paysan pour s’adapter à son terroir. L’exposition, témoignage de l’autonomie et de la vie quotidienne, est classée par catégories de travaux. Outils et machines agricoles proviennent d’un hameau de la commune.
De petits films tournés dans la commune il y a quelques dizaines d’années illustrent aussi le travail des habitants et constituent un témoignage précieux de leur mode de vie : la fabrication de l’huile de noix, des sabots, les travaux agricoles, la traction animale…
La cuisine et la salle à manger
Une massive cheminée sur toute la longueur permet d’y griller des bêtes entières. Le sol composé de galet est à priori d’origine. DA l'intérieur du foyer de la cheminée se trouve un magnifique soufflet de forge.
« Ce soufflet a une histoire qui n'a jamais encore été racontée. La voici : il y a environ 30 ans, alors que, à l'emplacement actuel des terrains de tennis se situait une décharge, un promeneur aperçut un gros objet qui venait d'être jeté et donc voué à une destruction rapide.
En spécialiste de la fonderie, il comprit de suite et descendit dans les détritus d'où il dégagea cet outil abandonné, n'en croyant ni ses yeux qui découvraient un précieux soufflet, ni ses doigts qui caressaient le cuir encore en état.
Ce soufflet est donc Désignois. Mais d'où provient-il ? Quelle forge a-t'il animé de son vent, et quel forgeron a frappé sur l'enclume le fer chauffé à blanc ?
On dit qu'il y a eu une forge autrefois à l'emplacement du monument aux Morts ! Y était-il ? Les personnes qui auraient une idée là-dessus nous aideraient à éclairer ce point d'histoire de l'artisanat local.
Ce soufflet est de grande qualité : bien entretenu, de taille réduite et il souffle fort ! Så base était fixée sur un support ou sur le sol par un anneau de fer toujours en place. La tablette du haut, articulée, reliée à la main du forgeron par une corde passant dans une poule fixée au plafond, aspirait l'air à chaque tension de la corde pour le pulser sur le foyer lorsque le bras de l'homme relâchait sa pression »(texte du musée)
On trouve aussi dans cette pièce différents objets : dévidoir à laine, balance, grilloir à orge, gland, café – meule.....
Un passage pourvu d’un évier relie la cuisine à la salle à manger qui a une très belle cheminée en granit noir. Un petit passage, dans une petite salle voûtée, fermé par une grille est peut-être le départ d’un souterrain reliant le château au donjon de la forteresse du XIIè siècle qui est maintenant le clocher du temple.
Une grande table étroite où les convives s’installaient d’un seul côté, les servantes se présentaient au centre de la pièce face au seigneur et ses invités.
Le dîner était annoncé à la corne d’où l’expression « corner l’eau » car les convives devaient obligatoirement se laver les mains puisqu’on les plongeait directement dans les plats pour se servir (paraît-il que certains s'abstenaient !).
Les fourchettes ne datent que de la fin du XVIIè siècle.
2ème étage
Dans cette chapelle du XIVè siècle, anciens appartements du chapelain et salle des servantes des expositions temporaires d’artistes locaux sont organisées.
3ème étage
C’est la salle des guerres avec une grande exposition sur les deux guerres mondiales, la vie avant et après les événements, les témoignages de soldats, de résistants, de « justes », objets et documents d’époque. .
4ème étage
Les appartements des châtelains composés d’une part de la "salle des gardes qui veillaient à la sécurité des maîtres, et d’une chambre dite « de la dame » dotée d’une immense cheminée avec trois armoiries mutilées :
Celle du centre serait celle de la famille de Meyres, propriéaires du château au XVè siècle
À gauche, celle des Tournon
À droite, celle des Tournon de Meyres, créée lors du mariage Marguerite de Meyres avec Alexandre de Tournon
De chaque côté de la fenêtre donnant sur la grande cour, deux bancs de pierre permettaient à la châtelaine de voir venir les visiteurs.
La pièce devait être tendue de tapisseries, et dit-on un grand lit de 4 m de large. Le mobilier fabriqué par des menuisiers ambulants a disparu, quelques écrits en font état :
une table ronde s’abattant,
chaises en noyer à chapelet, fauteuils,
des « caqueteuses » (La chaise caquetoire ou caqueteuse, ou chaise à femme est un petit siège mobile et de style Renaissance utilisé par les femmes de condition pour caqueter ...-,
Dans ces pièces différents expositions relatives aux personnalités du village, les Tournons, des inventeurs désaignois Antoine Chazallon et Conrad Killian, et également sur les écoles, l’architecture, ainsi que des armures médiévales de l’association « Les Fers de Lances » sont fort intéressantes.
Les extérieurs
Dans la cour, on peut voir le puits indispensable et quelques outils comme une taraire, une herse et une araire en bois.
Le château possédait bien évidemment un cellier et une cave pour y conserver les réserve s pour nourrir la maisonnée, et bien sûr une cave pour le vin qu’il soit de production locale ou venu du sud du pays à dos de mulet.
Dans ces pièces voûtés construites avec un grand soin, sont entreposés tonneaux, moulin à grains, batteuse à blé et tout le matériel nécessaire au travaux agricoles.
Et de l'autre côté de l'entrée du musée, on voit deux reconstitutions d'ateliers : la forge et l'atelier du sabotier.
Joëlle Teyssier
© Tous droits réservés








