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En montant la rue Franki Kramer

Dernière mise à jour : 22 déc. 2024


Après avoir passé  la place de la Liberté anciennement « Place Vieille », débute la rue Franki Kramer, autrefois nommée « La Grande Rue » jusqu’à la fin du XIXè siècle. C’est à cette époque que la municipalité a choisi le nom de Franki Kramer, maire de la ville de 1882 à 1894, afin de de lui rendre hommage.


Cette rue est bien tristounette  avec ses vitrines poussiéreuses d’anciens commerces qui sont la preuve  d’une vie passée foisonnante. On imagine les ménagères venant chercher le pain ou les légumes pour la soupe, discuter le bout de gras, cancaner et médire, les hommes au bar devant le petit blanc, les gamins acheter roudoudous et autres caramels mous sur le chemin de l’école.


Commençons la montée doucement, et faisons un petit arrêt sur la gauche rue Trachin où se trouve la maison natale de Marc Seguin, admirons la belle porte à monogramme.


Quelques pas plus loin, à l’angle d’un immeuble levez les yeux pour y apercevoir une tête de pierre qui nous observe.




Nous arrivons au niveau de la place de la Grenette nommée ainsi car c’est ici que se tenait le marché aux grains après avoir été déplacé de la rue de Deûme. Autrefois elle s’appelait  « Place Nouvelle » en opposition à « Place Vieille ».


Avant d’en faire le tour, arrêtons-nous un instant au n° 7 de la rue,  sur la gauche un bel immeuble de pierre dit « la maison Roux », ou plus péjorativement par les anciens annonéens, « la maison aux chats » car l’ancienne propriétaire y accueillait des dizaines de chats dont l’odeur se propageait du bas en haut de la rue. Rendons-lui tout de même hommage car elle a fait don de sa propriété à la ville laquelle l'a transformée en habitat social. La porte étant souvent ouverte il faut voir le bel escalier qui dessert les étages.


Après cette petite incursion,  passons sur la « Place de la Grenette » créée en 1480, les arcades de la « halle aux grains » dateraient du siècle suivant. Cette halle a été modifiée, un petit immeuble devant abattu, restaurée et transformée en habitations.


On y trouve aussi la toute première fontaine d’Annonay installée en 1726 qui amenait l’eau pure du Montmiandon. Auparavant les habitants se contentaient de puits individuels.  Compte tenu des coûts importants engendrés par cette construction le financement a été multiple : les  Etats du Vivarais et bien sûr des taxes individuelles proportionnelles à l’usage estimé de chacun.


Au n°1 de la place, une des plus vieille porte cloûtée à parecloses, classée,  qui date du XVIè siècle ceinte de pilastres


De nombreuses et  belles portes anciennes sont visibles dans ce vieux quartier, prenez le temps de les admirer.



On poursuit la grimpette, on s’arrête devant une des plus ancienne maison de la ville,  la « Maison forte Jarnieux » et son passage couvert, traboule sombre qui permet d’arriver rue du Dr Barry. Dès le XIIIè siècle c’est  la famille de Boulieu, seigneurs de Jarnieu , catholiques, qui en est propriétaire. Elle est vendue en 1772 à la famille Chomel grande lignée protestante du Vivarais.


Il faut noter que durant les guerres de religion, les protestants pourchassés sont abrités par Fleury de Jarnieu, catholique. A côté se trouve le Temple, auparavant « Chapelle Notre-Dame de L'Aumône » et qui fut un temps celle des jésuites. Elle a été attribuée  comme lieu de culte aux protestants par le Concordat qui rétablit l’église réformée en France. Une excellente acoustique et un bel orgue en font un lieu propice à l’organisation d’événements musicaux de qualité.


En face la Place Mayol, autrefois « place des boucheries » puisque s’y tenaient 4 commerces de viande. Elle a pris ensuite le nom de la Famille Mayol qui possédait  une grande partie du sol. Elle est maintenant une jolie placette publique où se reposer et admirer un  bel immeuble de pierres et sa tour.



Après cette courte pause,  on reprend la montée  jusqu’au niveau de « trois belles arches de pierre », vestiges d’une ancienne maison détruite par un incendie. A côté, «  au n°25,  se trouve la demeure de Franki Kramer », une belle façade aux garde-fous de fenêtres ouvragés, on y voit aussi une sculpture au-dessus d’un linteau ainsi que son blason au niveau du 1er étage. On remarquera également l’ancienne numérotation  n° 273.


En face rue des Consuls se trouve la « Maison des Consuls », datant de 1450 et ses fenêtres à meneaux du XVIè siècle, elle est aussi dotée d’un très bel escalier à marches empilées du XVIIè siècle.




Nous arrivons place des forges créée au début du XXème siècle - autrefois c’était la rue des forges où s’activaient forgerons, éperonniers, quincailliers au Moyen Age. C’est sur cette place que l’église « Notre-Dame de l’Assomption » a été édifiée entre 1904-1912 en remplacement de celle qui se trouvait place de la Liberté détruite pour laisser plus d’espace au marché. Elle est de style "néo-romano-bysantin" et a été achevée par l’architecte annonéen Théodore Joly.



Terminons le dernier tronçon de notre périple dans cette rue et allons nous désaltérer au bar des Amis, un bar associatif repris par des habitants du vieux-quartier au départ de sa célèbre propriétaire Maria Beljambe. Personne ne voulait voir ce lieu fermer définitivement.


Tout au long de cette montée, nous avons vu nombre de commerces fermés, mais on trouve quand même à partir de la Place de la Grenette quelques ouvertures, un artisan Luthier, un coiffeur, une association qui organise des expositions, un brocanteur,  une tapissière,  des artistes, un petit commerce « presse, épicerie».....


Toutes ces personnes de bonne volonté font que cette rue reste encore vivante, qu’elle ne demande qu’à s’épanouir.


Joëlle Teyssier


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